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Farid Mohamed Zalhoud - [Poeta Marroquino]

"Je n'existe que dans la mesure où j'existe pour autrui"
Manet


Farid Mohamed Zalhoud est né en 1959 à Aday, Tafraout, Maroc.Marié et père de deux enfants Siman et Yuba. Il enseigne la langue française, est poète, peintre et sculpteur. Il a obtenu trois prix littéraires. En 1997, il a reçu le prix Saïd Sifaw. En 2000, il obtient le prix du jeune créateur du Grand prix international Abdelkrim Khattabi, en 2001, le prix Tamaynut. Il a composé une trilogie poétique en amazigh intitulée : Imerruyen, takad, ighd (Étincelles, feu, cendres, éditée chez Les Editions Berbères à Paris sous le titre « Afgan Zund Argan ». « Parole de Paria » est son premier recueil de poésie paru dans Les Cahiers d’Anoual.En 2007, deux nouveaux recueils en PDF chez Diogene Editions Libres : « Ultime Poème » et « Semblable à l’arganier ».

Farid Mohamed a participé à des ouvrages collectifs dont:

*"Contes berbères" d'Ag Wawelkaz Editions Berbères Paris 2004
*"Asnfu gh usafu" d'Abdeslam Nassef(poésie amazigh) 2008
*"Mots de neige,de sable et d'océan:Littératures autochtones" Editions CDFM Québec Canada 2008

Vient de paraître "Imriri n umdlfaw" ( Le Seuli de l'Aube ),recueil de poèmes en Tamazight Imprimerie Al-Aqlam Agadir Maroc fin avril 2010
 


Inconsistance et j'en passe
(Dédié à Mostafa)



Durera ce délire je l'espère car d'insomniaque émane

Blotti contre le flanc où le coeur tel un oiseau en cage

Que des folles visions fouettent de la haine de la rage

Celui d'un enfant délaissé qui vainement crie "aman"



La nuit elle si longue se déroule combien indifférente

Eveillé quant à lui quand ronronne las ce bas monde

Lorsque sa douce âme vadrouille erre et vagabonde

Le trépas le guette d'oeil mauvais en sa tourmente



C'est alors qu'inconsistant n'insistant plus il se rend

Calumet de paix éteint ses mirettes baissées lasses

La pipe en os se casse que veux-tu pote qu'il fasse

Aujourd'hui c'est déjà demain qui point ne surprend



Tout est dit et pourtant tout être humain s'acharne

A y mettre un peu du sien voire un vain brin de rien

C'est pourquoi moi aussi un drôle de scribe j'incarne

Pour ne pas paraître aux yeux des miens un vaurien



Air précaire
(Dédié à Renée dite Frisson)

Son cri pur m'est parvenu

Et j'en ai gros sur le coeur

De vaine plainte saugrenue

Qui avive bien de rancoeurs



Je la sais fargile et précaire

Qui d'espoir fort se nourrit

Et se lasser cela c'est clair

Sans amour tout se pourrit



Elle provoque les beaux parleurs

De mots d'amour en haut parleur

Mots dits maudits car sans échos

Pour des horizons point amicaux



Je la sais aussi qui tant pleure

Pétrie de douleur la flétrie fleur

Femme en flamme l'infâme sort

A fait pour elle tellement de torts


Douce attente
(Dédié à Karine)

A quoi bon ami attendre

Si ce n'est un mot tendre

Comme l'amour comme la paix

Une douce attente qui paie



La voilà ami qui arrive

Ma muse tant attendue

Avec des merles et des grives

Une main de fée tendue



Ma mie qui d'une caresse

Aussi soyeuse que la paresse

Essuie cafard efface ennui

Et fait de moi ce que je suis



Poète chanteur et heureux barde

Qui pour les vers et pour les rimes

Habille accoutre et vêt et farde

Le poème gai svelte et sublime


Saut de gazelle
(Dédié à Virgule Isabelle)

Arrêt sur image:

Je t'apostrophe

Souplesse bondissant

Adresse resplendissant

En ton saut éblouissant

Finesse et fin de strophe



Emu d'admiration:

Dans l'étonnement primaire de l'enfant sidéré

Je te zieute ébaubi exécuter une inouïe danse

Je te zieute percuter par ta splendide cadence

Les recoins fort reculés de mon coeur téméré

Coï, bibi reste baba de plaisir et joie immenses



Incroyablement crédule:

Allons;et que ça saute môme!

Magne-toi;toi qui refuses être homme!

Amène-toi ressaisis-toi bel ange!

Oublie tes nuits hantées de montres et fantômes!

Crois-les sois confiant en tes mirettes étranges!



D'un vers à l'autre:

Médusé ô dame qui marque de virgules

Mes pas qui trébuchent mes yeux crédules

Ma tête bidule ma boule débile de bulles

Mon coeur battant chamade qui déambule

Marque-moi Virgule d'un point à la ligne et d'une majuscule



Hic et mot bile
(Dédié à Mouloudi , poète du monde)

Je m'évade mais je reviens à ma prison maudite

Mon salut n'est trouvable qu'au sein de moi-même

Entendeur compagnon ami et prochain acolyte

Voudrais-tu je te prie ouïr mon hic en ce poème ?



Voudrais-tu soutenir mon haleine narratrice

Sans songer en retenir la sagesse du propos

Ni soigner des soupirs mon os qui crisse ?

Je le veux à moi seul de l'éveil au repos



Te voilà qui t'emballes pour de vaines babioles

Et qui tentes tout ouïe et tout oeil de saisir

Par six sens l'essence au lieu de laisser moisir

En son insensé sort inouï de l'absurde guignole



Va l'ami ta triste ombre me dit long de la mienne

Itou de l'immonde monde hanté de sombres âmes

Toi qui es comme le cygne et le navire et la rame

Persiste signe et dénonce cette vie qui est chienne


Farid Mohamed Zalhoud

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